Il n’y pas si longtemps, je vous parlais de donner. Et après avoir écrit ce premier article, je me suis dit qu’il lui fallait une suite …
Parce que …
On ne donne jamais vraiment que lorsqu’on cesse d’attendre en retour.
Quand j’offre de mon temps, de ma personne, de mes biens, de mon argent, sans rien attendre en retour, je donne mieux. Je donne plus. Et ma vie peut aller de l’avant, parce qu’aucune attente ne me retient dans le passé. Pas le petit mot jamais reçu. Pas le livre jamais revu. Pas l’invitation jamais retournée. Pas l’argent définitivement dépensé. Pas le pardon jamais demandé. Pas le service jamais rendu. Pas le sourire jamais donné. Rien …
Quand je donne sans attentes, je suis bien plus légère. Mon coeur est bien plus paisible. Ça s’appelle l’amour, ça s’appelle aussi la grâce.
Nous sommes rentrés jeudi soir d’Hawaii, et je réalise de mieux en mieux à quel point la beauté de ce voyage réside tout particulièrement dans le fait que nous avons tant reçu de personnes qui n’attendaient rien de nous. Du jour où nous avons posé le premier pied à l’aéroport d’Honolulu, jusqu’au retour dans notre petit appartement joliment décoré par deux grandes et belles âmes … nous avons tellement reçu. Tellement d’amour nous a été donné, tellement de grâces nous ont été distribuées.
Recevoir quand on n’a rien à offrir, les amis, ça fait tellement réfléchir. Ça donne hâte de pouvoir faire du bien autour de nous, à notre tour. De donner sans compter.
Et je crois que c’était une bonne chose, que je n’ai pas eu le temps d’écrire cet article avant.
Dans quelques jours, c’est Noël … Et nous allons tous recevoir. Plus ou moins. Mais nous allons tous recevoir. En fait, nous pouvons tous recevoir, si seulement on fait un peu de place entre les lumières clignotantes, le papier cadeau, le four qui chauffe et les aiguilles de sapin.
Vous qui nous lisez, vous vous doutez bien que Noël est une fête toute particulière pour nous. Et cette année, je peux savourer l’absence de cadeaux au pied du sapin. Parce qu’elle me permet d’apprécier pleinement ce que Noël est : un don qui m’a été fait sans que je puisse jamais donner en retour. Bien plus grand que tout ce que j’ai jamais pu recevoir.
Alors, oui, dans mon pays on efface les crèches du paysage, on masque si possible les chants avec bergers et mages, et on évite de se retrouver coincé dans la paille près du boeuf et de l’âne ou de trop prononcer le nom de Jésus … mais il n’y a rien à y faire : Noël restera toujours une histoire de cadeau. Le plus grand cadeau. Celui où tout nous a été donné, juste comme ça. Par grâce. Par amour.
Ben, oui. Parce que Jésus, pour moi, pour nous, il est un cadeau. Le seul qui importe, le seul qui vaille la peine, et sûrement le seul qui donne envie de donner à notre tour encore et encore, d’apprendre à ne rien attendre en retour.
Le plus grand cadeau.
Il y a mon nom – et le vôtre – sur l’étiquette. J’ai pris le risque d’ouvrir …
Et vous ?