Vous l’aurez sûrement remarqué … ou peut-être pas.
Dans les derniers articles qui résument nos semaines depuis qu’on est à Big Island, je n’ai pas été extrêmement positive.
C’est que, vous voyez, j’avais perdu le Nord.
J’étais insatisfaite :
- Du travail à la ferme qui me donnait l’impression de perdre mon temps.
- De ma relation avec nos hôtes qui ne me satisfaisait pas, l’impression de perdre mon temps là aussi.
- D’être bloquée à la ferme alors que toute l’île mérite d’être découverte
- De voir le temps passer à toute vitesse alors que je voudrais qu’il reste encore au moins un mois.
Je ne voyais que ce que j’avais, ou plutôt, ce que je n’avais pas.
Et partir de la ferme, ce week-end, ça m’a permis de le retrouver, ce Nord.
Je l’ai retrouvé grâce à des humains que j’ai rencontrés, à des conversations que j’ai eues, grâce à ce que Dieu m’a montré à travers eux.
Dimanche matin, on a été à l’église – une église sans murs, d’ailleurs, et c’était fun. À Hawaii, les murs ça sert à rien !!!
Un culte dans nos églises se déroule en plusieurs parties et l’une d’elles, c’est « le message » : une personne parle d’un thème, d’un chapitre, d’un verset de la bible … Le message avait pour titre : « un trajet de 46 centimètres ». C’est la distance moyenne entre notre cerveau et notre cœur.
Et en écoutant l’orateur parler, Dieu a mis une petite claque dans mon cœur avec ce verset de la Bible :
« Tout ce que vous faites, faites-le bon de cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes »
Colossiens 3 v 23.
Tout ce que vous faites. Couper des arbres à café, changer une couche, former des gens, faire la vaisselle, faire passer un entretien, vendre du pain, recevoir un patient, reboucher un trou. Tout. TOUT.
Faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur. Comme s’il n’y avait personne d’autre que lui au-dessus de vous. Comme si chaque geste pouvait être un cadeau pour lui. Comme si chaque action pouvait lui faire plaisir. Pas en pensant à tout ce qui ne me satisfait pas dans la situation que je suis en train de vivre, pas en y allant à reculons, pas en regardant ma montre toutes les trente secondes, pas en pestant contre ce que je ne peux pas vivre, ou l’endroit où je ne peux pas être.
Combien de fois j’ai lu ce verset ? Peut-être des centaines. Comment je le connais ? Par cœur.
Par cœur, mais dans ma tête.
Il faut que ce verset parcoure les 47 centimètres jusqu’à mon cœur …
Pour que je puisse le vivre. Pour que j’arrête de perdre la boussole. Pour que je retrouve le Nord, la bonne direction, celle qui fait que ma vie a du sens, qu’elle a une quatrième dimension, qu’elle n’est pas inutile.
Enfin bref. Une petite claque qui remet sur les rails. Et bizarrement aujourd’hui :
- Mon travail avait du sens : celui d’aider mes hôtes. Et c’est largement suffisant.
- Je me suis rappelée que je peux leur faire du bien, que peut-être je suis une des seules personnes dans leur entourage qui peut s’inquiéter pour eux et les encourager !
- La matinée de travail est passée rapidement.
- J’étais sereine. Pas préoccupée par ce que j’allais faire ensuite, ni par le nombre de kilomètres à parcourir pour atteindre le prochain lieu que je veux visiter, ni par le fait que je n’apprendrai rien de nouveau techniquement aujourd’hui.
L’insatisfaction, ça va tellement vite … Je déraille tellement facilement. Je me laisse envahir tellement rapidement par ce qui n’est « pas assez » dans ma vie. J’oublie que « j’ai suffisamment«
Et la solution est tellement simple … La vie est tellement différente quand on retrouve le Nord. Un tout petit changement de cœur, un grand changement dans notre comportement.
Alors, couper du café, c’est loin d’être la chose la plus horrible. Je sais que parmi ceux qui liront ce post, certains vivent des moments difficiles, certains aimeraient être ailleurs, certains aimeraient fuir, certains aimeraient changer d’air. Et chacun a certainement des raisons tout à fait légitimes.
Mais pour aujourd’hui … je vous souhaite à tous un trajet de 47 centimètres … Vous êtes incroyablement utiles là où vous êtes. Même si ça vous semble fou / injuste / impossible, vous êtes certainement à l’endroit où vous devez être. Et même si ça vous rebute / insupporte / frustre, vous pouvez apporter quelque chose là où vous vous trouvez. Parce qu’avec simplement ce que vous faites, vous pouvez rendre gloire à Dieu. C’est ça votre mission, ma mission, notre mission, et les circonstances n’y changent rien.
Alors j’espère de tout mon cœur que vous pourrez faire ce trajet aujourd’hui, et laisser infuser ce dur et long apprentissage dans vos vies. Parce que comme ça, on change le monde !
Hello !!!
Depuis le début je lis avec assiduité le blog (je l’ai même mis dans mon lecteur RSS!!) et à chaque fois tes articles me font trop du bien ! Tu as une super plume et on a pas envie d’arrêter de te lire 🙂
Vos aventures donnent bien envie aussi, profitez encore à fond lors de ces deux semaines !!!
(Ça fait un petit moment que je voulais commenter, mais bon je suis plutôt une lectrice passive!! hihi)
Donc merci pour ces articles et continue de nous transmettre tout ce que Dieu te mets à coeur.
Ça fait du bien de lire tout ça et ça marche à fond pour se remettre sur le droit chemin!
Bisous, Caro
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Coucou Caro !
Ouaaah c’est trop cool ! Merci pour tes encouragements, ça fait chaud au coeur ! Et Gloire à Dieu pour tout le reste !
Je comprends la passivité lectrice, je suis pareille … Merci d’être sortie de ta zone de confort !!!
Bisous, Lise.
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