Qui se souviendra de vous après votre mort ? De ce que vous avez accompli, dit, et réalisé ?
Et pour combien de temps ?
Faites-vous partie de ceux qui veulent laisser une trace ? Laisser un monde différent derrière vous ?
« Sept milliards vingt-cinq millions quatre cent vingt mille trois cent quatre-vingt-dix.
C’est l’estimation la plus précise que nous avons de la population mondiale au moment où j’écris ces mots. Difficile de se sentir important avec ça. Nous avons du mal à imaginer ce que représente un tel chiffre, mais il nous arrive parfois de ressentir notre profonde insignifiance. »
Radicalement Ordinaire, Auteur Anonyme.
Si vous êtes comme moi, il y a de fortes chances que vous vous soyez déjà posé certaines des questions ci-dessus à un moment ou à un autre. Je crois que ce désir d’être reconnu, d’être « quelqu’un », d’avoir de la valeur aux yeux de ceux qui nous entourent, fait partie de notre essence humaine …
Mais si nous essayons de chiffrer le nombre de vies déjà passées sur cette terre et toutes celles qui suivront après notre mort, pouvons-nous sincèrement espérer être ou faire mieux, ou différemment ?
Et si notre recherche d’ « extra-ordinaire » était totalement déplacée ? vouée à l’échec ? Et si l’une des racines du contentement devait être cherchée dans l’ « ordinaire » ?
« Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage » : c’est comme ça que le personnage principal de la Bible est décrit dans le livre d’Ésaïe. Et si c’est à lui que je veux ressembler, creuser dans la direction de l’ordinaire semble être une bonne idée… Jésus n’était pas un canon de beauté. Il était plutôt du genre passe-partout. Il n’avait « rien pour nous plaire ». Il était méprisé et moqué. Il devait avoir l’habitude qu’on lui tourne le dos. Il a passé 90% de sa vie à vivre les mêmes expériences que vous et moi. D’ailleurs, la Bible n’en parle même pas : elle parle de sa naissance, puis de son ministère et de sa mort, mais entre les deux …
Selon les règles de notre monde, Jésus était vulnérable.
Cet adjectif, « vulnérable », ne fait pas partie de ceux que je veux – à première vue – afficher dans mon C.V.
Et pourtant … C’est la vérité. Je suis vulnérable, et ordinaire, et vous l’êtes autant que moi. Et on a le droit ! Toutes les histoires que racontent la Bible parlent d’hommes et de femmes ordinaires, plein.es de de doutes, de faiblesses, de caractères de cochons ou de limace, qui grâce à Dieu ont accompli des choses incroyables.
Il y a peu de chances qu’un jour un livre d’histoire parle de ma vie, ou d’une partie de ma vie. Il y a peu de chance que 10 ans après ma mort, quelqu’un parle encore de moi.
Mais je peux me contenter d’être ordinaire, parce que je sais que Dieu agit dans ma vulnérabilité. Je sais que c’est tout ce qui ne va pas chez moi, tout ce que j’aimerais vous cacher, tout ce qui cloche dans mes comportements, mes choix, mes actions, tout ce moche, troué et rugueux, tout ça ne fait pas peur à Dieu. Je sais que c’est à travers ces choses – et celles qui sont moins moches – que Dieu peut et veut agir. Pour faire toutes choses belles.
« Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » 2 Corinthiens 12.9
« Bien se connaître soi-même et faire peu de cas de soi est la tâche la plus haute et la plus utile. Ne rien s’attribuer et, en revanche, avoir une bonne opinion des autres, c’est une grande sagesse et une grande perfection ». Thomas A Kempis
Je crois que se contenter d’être ordinaire n’est pas facile. « Ne rien s’attribuer » ne fait pas partie de ce que notre société nous vend comme marche à suivre … Combien de vos connaissances partagent leur expérience en disant « je suis parti.e de rien, j’ai tout construit ! » ?
Combien d’articles, de sites, de chansons essaient de vous faire croire que vous êtes fabuleux.ses, glorieux.ses ou époustouflant.es quand vous n’êtes vraiment qu’un être humain parmi des milliards d’autres, dont la vie ne vaut pas plus qu’une autre et dont les épreuves sont si loin d’être singulières ?
Dit comme ça, ça peut sembler déprimant … Moi, ça m’encourage !
Ça m’encourage parce que je sais que je ne suis pas seule. Ça m’encourage parce que d’autres vivent les mêmes épreuves que moi – et ça vaut pour vous aussi … Aussi dure et difficiles soient-elles. Ça m’encourage parce que certains êtres humains ordinaires ont accompli des choses extraordinaires, et si c’était possible pour eux, ça l’est aussi pour moi. Dieu n’a pas changé. Ça m’encourage parce que Jésus n’est pas venu sur Terre en grande pompe, que tous les projecteurs n’étaient pas sans arrêt braqués sur Lui, qu’Il a choisi les personnes les plus ordinaires pour l’accompagner. Ça m’encourage parce que la simplicité est plus facile à rechercher que la gloire. Je ne veux pas emprunter un chemin qui me (raconte n’importe quoi) dit que je peux y arriver parce que je suis plus ceci ou moins cela. Je veux y arriver en sachant que je ne vaux pas mieux qu’un.e autre, que je n’ai rien de spécial.e, et que j’ai besoin d’aide.
En avant, donc, sur un chemin … radicalement ordinaire !