La rentrée approche à grand pas, et je vous ai promis de vous parler des projets qu’elle amène ! On est bien loin de notre rentrée 2017 !
Et il y a un projet qui va tout particulièrement prendre de la place dans nos vies.
Moi, Lise, je suis un pur produit de l’éducation nationale. Rang d’oignons, prof qui monopolise la parole, leçon dans les livres, apprentissage par cœur …
J’ai toujours aimé apprendre, et sans être une excellente élève, je m’en suis toujours plutôt bien sortie à l’école.
Le système me convenait, je ne faisais pas de vagues – bon ok, sauf pendant cette année de 4è où ma classe en a fait baver à un certain nombre de profs … hum – et techniquement parlant, je réussissais.
Le choix de mes études a toutefois amené sur mon chemin de nouvelles réflexions sur l’éducation. J’ai découvert un peu avant mes vingt ans que si ce que j’ai vécu est une norme pour la majorité des français, ce n’est pourtant pas la seule et unique solution d’éducation.
Et au moment où certains grands noms sont entrés dans ma vie – comme celui de Freinet, Montessori, Steiner, Neill ….. – je suis tombée amoureuse de l’horizon qui s’ouvrait à moi.
Et si …
Et si les enfants n’étaient pas des trous sans fond dans lesquels nous, adultes, avons le devoir d’empiler des connaissances ?
Et si la meilleure façon d’apprendre n’était pas de lire des mots dans un livre de leçon jusqu’à les savoir par cœur ?
Et si les adultes, en contrôlant tout pour compenser leurs peurs, empêchaient les enfants de développer leur plein potentiel ?
Et si, puisque nous en sommes à ce point … et si les adultes avaient à apprendre des enfants ?!
Entre temps, un humain extraordinaire était venu enrichir ma vie. Il s’appelle Ethan, sa maman – ma grande sœur – a déjà écrit par ici, et vous pouvez suivre ses aventures à elle ici.
Ethan est porteur d’autisme, et il a bouleversé tout ce que je croyais savoir sur les enfants, sur l’éducation en général. Avec lui, personne ne peut agir de façon ordinaire. Lui, il ne rentre pas dans les moules de nos normes sociales. Lui, il nous oblige à emprunter des chemins que nous ne connaissons pas. Lui, il nous rappelle que chaque être humain est un monde, et qu’aucun de ces mondes ne rentrent sous nos charpentes. Ethan remet tellement de certitudes en question qu’il m’oblige à aller de l’avant pour trouver d’autres réponses.
Et quoi, quand une pièce ne rentre pas dans un puzzle, on tape dessus jusqu’à ce qu’elle prenne la bonne forme ?
Ben, non.
On trouve simplement la place qui lui correspond. Celle qui est faite juste pour elle.
Alors tout doucement dans mon cerveau, une certitude s’est établie : cette école publique que nous proposons globalement en France ? Ce n’est pas ça que je veux offrir aux petits humains, ni aux ordinaires, ni aux extraordinaires. Je suis entourée d’humains adultes qui ont été blessés, rabaissés, cassés même, par l’école. Des humains qui ont un potentiel incroyable mais sur qui on a tapé pour qu’ils prennent la bonne forme.
Et forcément, ça laisse des traces …
Et depuis, j’ai un rêve. Celui d’ouvrir une école différente, une école où chacun pourrait trouver son compte et développer son propre potentiel. Une école qui prendrait le temps d’aider chaque pièce de puzzle à trouver sa place. Une école où personne n’est forcé à apprendre par cœur. Une école où on vit pour de vrai.
Partout en France, dans toutes sortes d’école, des enseignants travaillent dur pour apporter un peu de ces changements dans l’éducation nationale. Le chemin est encore long, mais je suis persuadée que notre pays a le bon terreau pour que de nouvelles solutions émergent.
Alors en attendant, je fais ma part, je m’entraîne, j’augmente mon expérience, grâce à une formidable association. En Septembre, j’embarque donc pour un nouveau voyage. Il sera sans doute long, et je ne sais pas exactement où il va me faire atterrir, mais je suis sûre que ce sera à un endroit qui ressemble beaucoup à celui de mon rêve !